Ecrittératures

5 avril 2013

« Sauver Mozart » de Raphaël Jerusalmy.

Filed under: ARTICLES — denisdonikian @ 12:45

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Sauver Mozart, c’est vouloir sauver la musique. Car Mozart est l’incarnation même de la musique.  Et le meilleur chemin offert aux hommes pour éprouver l’absolu. Mais contre qui ou contre quoi devient-il brusquement nécessaire de sauver Mozart ? Contre l’infection.  Car « l’infection se répand » (p. 51).

Le court roman de Raphaël Jerusalmy se présente comme un journal tenu par un tuberculeux dans une clinique de Salzbourg, plus d’un an après l’Anschluss,  au moment où le nazisme bat son plein entre juillet 1939 et août 1940. Mélomane et musicien, Otto J. Steiner décide d’utiliser ses compétences pour les mettre au service d’une idée folle : tuer Hitler. S’il échoue dans cette entreprise, piégé par l’ironie du destin, il parvient cependant à confondre les dignitaires nazis en les faisant applaudir à tout rompre un morceau musical de sa création dans lequel il a introduit la ritournelle d’un vieil air yiddish.

Car Otto J. Steiner est d’origine juive. Mais son père ne l’a pas élevé dans la stricte obédience de cette religion. Parce qu’elle est sourde autant que dissimulée, cette origine n’empêche pas Otto d’être soigné et d’échapper aux discriminations radicales que subissent ses coreligionnaires. Pour autant, la judéïté n’est pas éteinte en lui. Et s’il ne l’affiche pas, ce n’est pas pour l’étouffer, mais pour mettre en action la petite flamme d’humanité qui lui reste, la mettre en situation de résistance. Ce qui lui fera écrire à l’attention de son fils : « Tu vois, Dieter, ce geste un peu idiot, ce canular d’étudiant aura été mon seul acte de résistance. Je n’ai pas tué Hitler. Ni sauver Mozart. J’ai pourtant le sentiment d’avoir accompli mon devoir. J’ai juste voulu empêcher qu’une voix soit tue. Une seule voix parmi des milliers d’autres mais qui, si elle avait été étouffée, aurait éteint la musique en moi. Et toute musique. » ( Page 142 ). Plus qu’une lutte contre l’infection, c’est un combat personnel contre l’anéantissement. Anéantissement de qui ? De tous ceux, semble-t-il,  qui ont été arbitrairement envoyés à la mort. ( Reste à vérifier si, à cette date, un juif d’Autriche était à même d’avoir une idée des camps d’extermination). De fait quand Otto introduit sa ritournelle yiddish dans le morceau qui sera joué devant les nazis lors du Festpiele, lui, le vivant, parvient en quelque sorte à ressusciter les morts rien qu’en les vengeant. Car à ses yeux, sans humanité, sans compassion ni esprit de solidarité, l’artiste n’est que son art, c’est-à-dire rien. Rien, le grand chef compromis Karajan, ironiquement nommé K. par son ennemi juré Furtwängler. Rien non plus le chef excessif Böhm, adepte du matraquage, à qui manque  « ce petit peu d’humilité qu’il faut pour interpréter une musique aussi géniale ». Car tous deux sont de ceux qui, chacun à sa manière, « trucident Mozart ».

Pourtant, cette vengeance d’un juif pour « sauver » ses frères, et au-delà de ses frères, épargner à la transcendance l’abomination d’être récupérée par l’idéologie grotesque des dominants, vient d’un homme malade. Or,  dans la maladie, l’identité s’efface au seul profit du corps. L’homme devient alors son corps, exclusivement son corps. C’est-à-dire un corps rendu à lui-même, débarrassé de ses moules idéologiques. « Au fond, je suis le seul de la famille qui n’ait pas d’appartenance. Qui n’ait pas fait de choix. A quel clan se rattachent les tuberculeux ? Quelle idéologie ? Les grands malades forment aussi une caste. Très égalitaire. Mais de quel bord sont-ils ? Ont-ils seulement un programme. /Je suis autrichien de confession phtisique. Et fier de l’être…» ( p. 131) Encore faudrait-il déterminer si, dans le fond, chacun est le produit d’une culture qui, en l’occurrence se transmet même quand on la réfute, ou le fruit d’une éducation singulière. Otto J. Steiner est-il l’héritier flou du judaïsme ou le mélomane façonné par ses parents ? Toujours est-il que, et quoiqu’il s’en défende, les deux composantes forment, à des degrés divers, sa personnalité comme elles l’invitent à faire des choix justes dans les phases les plus cruciales de son existence.  S’il n’est juif par l’orthodoxie, il le reste par sa soif de transcendance. Et cette transcendance, dans le cas particulier d’Otto J Steiner, s’incarne dans la musique.  Autre exemple de corrélation, celui où il utilise une mélodie juive pour se moquer des nazis antisémites. «  Les juifs n’étaient plus là, ni à Salzbourg, ni dans sa campagne. On s’en était débarrassé, comme il (Stefan) avait dit. Mais leur musique tonnait maintenant en plein Festpiele, au Mozarteum, tournant les nazis en bourrique. » ( p. 141 ).

Ainsi donc, la dynamique du roman va-t-elle reposer sur le jeu triangulaire de trois pôles, trois acteurs essentiels pris dans la tourmente de l’infection, l’infection physique de la tuberculose devenant la métaphore de l’infection idéologique. A la base, Otto J. Steiner d’un côté, le nazisme de l’autre, et au sommet de ce triangle infernal, la musique. De la même manière qu’il se bat contre la maladie, («Car je lutte sans cesse contre elle, la maladie. Je ne la subis pas. Le problème c’est qu’elle n’a pas de visage, pas de nom. Pas même celui de la Tuberculose.C’est pourtant avec elle que je vis, jour après jour.  Et que je me bats. Sans casque ni fusil.  C’est un ennemi de taille, elle. Pas un dictateur d’opérette.» (p. 93) ), Otto J. Steiner s’opposera avec ses propres armes à l’infection nazie afin qu’elle ne contamine pas la musique. «Salzbourg ne sera pas Bayreuth. Ah, ça non !  » (p. 111).

Par l’ambition loufoque et pathétique de vouloir supprimer Hitler dont fait preuve Otto, le roman frise les audaces filmiques d’un Tarantino dans son mémorable Inglorious Bastards. A l’instar du cinéaste qui réussit à créer chez le spectateur cette jouissance intime que produit la vengeance de la raison humiliée sur le triomphe de la bêtise idéologique, Raphaël Jerusalmy, se donnant par la fiction le droit de « se payer » des nazis hauts gradés, provoque chez son lecteur un plaisir sans pareil. Comme si l’humilation d’hier n’en finissait pas d’humilier aujourd’hui et que tous les moyens étaient encore bons pour la refouler, par la création artistique ou la fiction romanesque. En ce sens, le ressort esthétique de la bêtise nazie est aujourd’hui toujours opérant.

Mais ce qui fait de « Sauver Mozart » un roman à part entière, c’est le « non-sérieux » dont parle Milan Kundera. Tout se joue sur un fond de décor d’où la mort peut surgir à tout moment. Otto J. Steiner évolue dans une clinique où l’on meurt « comme ça », tandis qu’à l’extérieur on peut être tué « comme ça » aussi. «  Ne suis-je pas moi-même comme cette chanson ? Une contrefaçon. Un pot-pourri. Pas tout à fait juif, pas vraiment athée, mi-autrichien, mi-silésien, pas encore mort et pourtant déjà banni par le monde des vivants »(p. 141). La vie est d’autant plus dérisoire que la mort est partout. Et donc l’absurde se montre à vif qui blesse les âmes en permanence. Or, comme tout est fou dans ce climat délétère et délirant, les personnages se lancent dans des entreprises les plus folles : un juif veut empoisonner Hitler, des barbares tiennent à jouer du Mozart, un tuberculeux fait des caprices pour du cervelas, et même tient un journal au nez de la Gestapo.  Tout ça n’est pas très sérieux ! Mais ainsi va le monde. Et ainsi ce roman où, vues de haut, du haut de la musique, les affaires humaines prêtent à sourire.

C’est ainsi que notre Otto, écrivant son journal, semble ignorer que chaque idée qu’il émet, chaque désir, chaque pensée qui lui vient, montre un homme en constant décalage avec le climat noir dans lequel il évolue. Tout est dit avec sérieux tandis que le lecteur  éprouve comme une jouissance à savourer la profondeur comique des notations. Comme celle-ci : « Au fond, la Gestapo m’a empêché de me suicider. » ( p. 71 ). Ou ces vacheries sur les Allemands, si pertinentes qu’on ne sait si elle appartiennent à Otto ou à l’auteur : « Etrange que les Allemands soient mélomanes. La musique est éternelle approximation. »( p. 64 ). « Mahler aimait beaucoup la musique de Bruckner. Il a dit de lui qu’il était « mi-simplet, mi-dieu ». N’est-ce pas ainsi que les Allemands voient Hitler ? » (p. 59). Et cette confession plutôt faite pour mieux justifier sa diatribe, comme si Jerusalmy entendait régler ses comptes avec l’histoire : « J’entends déjà le Festpielhaus résonner d’applaudissements gantés. Je vois la salle, moulures dorées, lustres de cristal et, assis en rangs, des uniformes de parade trop amidonnés, des bourgeois en frac, de jeunes aristocrates vêtus à la Gatsby avec leurs poupoules, de vieilles comtesses qui ronflent, des SS qui se pavanent au balcon, des maîtres d’académie à bésicles, et toute cette racaille austro-hongroise qui, bien que huppée à outrance, sent encore la Forêt-Noire. Je les connais tous. J’étais l’un d’eux. »(p.126). Car comme il le dit dans une interview, l’histoire est pour lui l’histoire d’une injustice.

Dans le fond, Sauver Mozart n’est pas un roman court. Mais un roman ramené à l’essentiel. Un roman sec, dense et inépuisable. Et qui montre comment un écrivain inventif est capable d’extraire de l’histoire la plus sombre une leçon d’écriture et d’humanité.

Denis Donikian

 

11 commentaires »

  1. Dans tout être humain, il est des zones d’ombres et de lumières.
    C’est le grand paradoxe des êtres dits « supérieurs » au sens de l’intelligence, de la connaissance, de l’éducation.
    Mozart sera toujours universel et pourtant il aura été accommodé à toutes les sauces, la pire étant celle de ceux qui l’utilisent comme un passe-droit : vous voyez, nous aimons Mozart, donc nous sommes respectables.

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    Commentaire par antranik21a — 5 avril 2013 @ 5:15

  2. Chers amis, pourquoi d’après vous ce compte rendu d’un livre comme « Sauver Mozart » ?
    Parce que personnellement je suis jaloux de son auteur qui a su élever le génocide des juifs à la hauteur d’une oeuvre d’art. Et que nous autres Arméniens, n’y sommes jamais arrivés avec notre génocide. Et pourquoi est-ce difficile à un auteur arménien d’y parvenir. Car l’auteur arménien a un cerveau cancérisé par l’année 1915. Un auteur arménien n’écrit que dans l’histoire. Alors qu’un cerveau juif possède en plus une conscience aiguë de la transcendance. Voilà pourquoi un auteur arménien ne peut pas écrire un « Sauver Mozart » à partir du génocide arménien. Il lui manque la transcendance. Il manque au premier peuple chrétien, évangélisé par deux juifs, le sens de la transcendance. Le pire que nous ait légué le génocide, c’est l’histoire et l’histoire seule. Et ça continue. C’est notre double peine. La seconde phase du génocide, c’est nous-mêmes qui l’accomplissons. Et sans nous en rendre compte. Car nous avons raté le train de notre culture,

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    Commentaire par denisdonikian — 5 avril 2013 @ 8:12

  3. Je comprends, Denis, mais nous avons deux facteurs qui font de nous ce que nous sommes : celui du temps et du lieu.
    Le temps où les informations ne pouvaient peu ou pas circuler et surtout le lieu.
    Surtout le lieu, un plateau perdu dans les confins du Caucase propice pour une boucherie qui restera un traumatisme laissant peu de place à la transcendance.
    Et après tant d’années, la phrase dite par Hitler se trouve répétée sous une autre forme dans certains blogs du genre : un siècle est passé et vous parlez encore de ça ?

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    Commentaire par antranik21a — 5 avril 2013 @ 9:41

  4. Et pourtant, Cher Antranik, nous avons nous aussi notre « Mozart ». Il s’appelle Komitas. Je veux dire l’incarnation de la musique et la voie vers la transcendance ( j’allais écrire la voix de la transcendance). Qui n’a été transporté au-delà de la raison nationale en entendant le fameux Der Voghormia ? ( cf Vidures, bien sûr). Quand j’étais étudiant à Erevan, mon prof de littérature arménienne, aussi génial qu’il était athée, allait tous les dimanches à Etchmiadzine pour écouter Luciné Zakharian. Sans doute pour entendre la voix du peuple arménien, mais qui sait aussi s’il ne baignait pas trop dans l’athéisme et ne manquait pas de souffle spirituel ? Seulement, la transcendance chez nous est épisodique ( on ramène Komitas à sa folie et on nous fait croire qu’il est devenu fou au spectacle des massacres, cad qu’on ramène Komitas toujours à notre histoire), alors que chez les juifs la transcendance est constitutive du temps humain. Cela veut dire que nos toqués du génocide qui ont pris la diaspora en otage ont décapité le peuple arménien, à commencer d’ailleurs par l’Eglise apostolique qui l’a infantilisé avec des contes à dormir debout. pour exemple la christianisation où le roi Trdat est changé en bête (!!!) alors que le processus de changement de religion s’est fait dans le sang et par la guerre, soit dans une optique nationale.

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    Commentaire par denisdonikian — 6 avril 2013 @ 1:04

  5. Qu’en serait-il de la « transcendance » juive, si leur holocauste n’avait pas été reconnu ? (Une fiction tout à fait improbable, voire impossible, je vous l’accorde, ils se débrouillent toujours bien mieux que nous).
    Que le génocide subi par les arméniens le soit (je vous l’accorde, une fiction tout à fait improbable) et nous pourrons alors transcender tout ce qu’on voudra.

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    Commentaire par Dzovinar — 6 avril 2013 @ 5:04

  6. C’est un génocide reconnu. Dans une grande partie du monde, la plupart des gens avec un minimum d’éducation (et encore, pas forcément pour les pays du Moyen-Orient où le souvenir est transmis oralement ou par des émissions télé) ont connaissance plus ou moins partielle du génocide arménien. Les seuls qui le nient sont les serviteurs de l’Etat bâti par ceux à qui le crime a profité. C’est un enjeu majeur dans le processus de guérison, mais ça ne fait pas pour autant de la Turquie l’unique étalon mesurant la « reconnaissance » d’un génocide.
    Et pour être franc et un peu cru, parmi les milliers de génocides de toutes tailles qui forment la routine sanglante de l’Histoire (certes on est passé d’une norme banale du temps des Rois Assyriens à un odieux crime contre l’humanité aujourd’hui), on n’est vraiment pas mal lotis au niveau reconnaissance et perpétuation du souvenir… (D’ailleurs ce n’est même pas notre premier génocide documenté : les Mongols puis Tamerlan ont fait disparaître des villes entières en leur temps… certes c’était un génocide global des civilisations citadines)

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    Commentaire par Jean — 6 avril 2013 @ 9:48

  7. (mais bon je sais très bien que tu parlais précisément de cette reconnaissance par les héritiers des responsables Dzovinar et je suis assez d’accord avec toi.)

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    Commentaire par Jean — 6 avril 2013 @ 9:55

  8. Merci de m’avoir comprise bien qu’en effet je n’aie pas précisé ma pensée ; mais elle est si transparente pour moi…J’en suis arrivée à ce point où « la haine du turc » et de tous ceux qui d’une façon ou d’une autre soutiennent leur négationnisme altère mes jugements…La connaissance de notre histoire m’a rendue haineuse, moi qui n’ai jamais haï personne, et pire encore, m’entraîne à inoculer cette haine à mes enfants – qui ne me suivent pas sur ce chemin, ce dont je ne puis les blâmer.

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    Commentaire par Dzovinar — 7 avril 2013 @ 4:48

  9. La haine du Turc nous a conduit à deux périls : nourrir l’antagonisme turco-arménien et, d’une certaine manière, attiser les flammes négationnistes ; favoriser l’émergence d’un amalgame dans la conscience collective à savoir que l’Arménien n’aime pas le Turc et réciproquement en occultant la réalité de 1915.

    Je trouve beaucoup d’optimisme dans les commentaires de ce blog. La déclinaison contemporaine du « sale Arménien » est devenue d’une part  » bon commerçant », dans son sens péjoratif et restrictif, et d’autre part dans la position d’ennemi juré des Turcs. Evolution qui tient en bonne partie à l’hypocrisie de notre temps mais dont nous pouvons absolument pas nous satisfaire. En même temps, nous en sommes les premiers responsables quand nous nous éparpillons publiquement. Au point où, dans la conscience collective française, le génocide est relégué au second rang, sinon occulté, dans l’appréhension du rapport turco-arménien.

    Enfin, avec notre langue rare, nos quelques millions d’exemplaires mondiaux et nos mœurs étranges, nous demeurons une curiosité pour le monde.

    Un jour de mon adolescence, je suis invité à déjeuner chez un ami voisin, pour fêter son anniversaire. C’était aussi Pâques ce jour-là et impossible d’échapper au repas familial et à la guerre des œufs colorés. Je décline donc poliment l’invitation en exposant assez simplement la situation. La famille française (mélangée espagnole et chrétienne pratiquante de surcroît) de mon ami marqua son incompréhension en affirmant que de toute façon les Arméniens préféraient rester entre eux, particulièrement le dimanche. Nous n’avions pas le droit de fêter Pâques sans être taxer de mauvaises paroles ; un autre, Français, aurait-il connu le même traitement? Ce jour-là, je me suis senti juif.

    Concernant la comparaison aux juifs, que dire? la Shoah a rendu une nation aux juifs ; 1915 a englouti la majeure partie de la nôtre. Les juifs ont souvent été persécuté parce qu’ils vivaient en diaspora ; notre diaspora est la conséquence de notre malheur.

    Un professeur d’histoire au lycée m’a demandé si les Arméniens n’étaient pas sémites, comme les juifs. J’aurais accepté la remarque venant de la part d’un autre professeur mais de celui-là. Il enseigne l’histoire tout de même. Aux yeux du monde, je suis un juif mineur. Mineur car notre affaire de 1915 n’est qu’un « bébé Shoah ». Mineur car la culture juive est mieux établie. Mineur car notre diaspora est moins puissante que celle des juifs…

    Alors je cherche à me débarrasser du juif en moi avant de détester les juifs eux-mêmes. Un professeur d’histoire, arménien, démontre à une conférence que l’Arménien, contrairement au juif, présente une véritable vocation à l’internationale. Car l’Arménien est le premier chrétien donc parmi les premiers missionnaires du monde. Le juif, lui, n’a pas cette vocation spirituelle à aller vers l’autre (pour le convertir). L’explication spirituelle ne me plait guère. Elle ne correspond pas à la réalité des faits. Nous sommes devenus malades de nous-mêmes car nous ne savons plus ce que nous sommes.

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    Commentaire par Nemo — 7 avril 2013 @ 8:18

  10. Je ne sais pas Nemo. Pour ma part je ne me pose pas de question : je suis HAY mais une hay qui a eu l’opportunité de naître en France – un pays qui nous a donné la possibilité de profiter d’un système où nous avons puiser culture et évolution. Dire que je ne rêve pas de notre Arménie mythique, serait faux, ni d’imaginer ce qu’aurait pus être notre vie dans ce pays s’il n’avait pas subi un génocide …Mais on ne peut vivre avec des « si » ; on ne peut que rêver.

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    Commentaire par Dzovinar — 7 avril 2013 @ 9:32

  11. Il me plait de lire l’écrit de Nemo car j’ai aussi ce même sentiment de notre dualité dans ce que nous sommes et de l’image qu’on de nous, les autres.
    Il y en a même, les pauvres incultes, qui pensent que nous serions musulmans, si si, le l’ai entendu dire.
    Pourtant, il semble que nous ayons un petit cousinage avec le peuple élu, quelque part, au constat de nos destinées parallèles.
    Mais comme il le dit, nous sommes loin derrière eux dans tous les domaines et notre seule planche de salut reste notre volonté de ne jamais nous trahir, renoncer à ce que nous sommes maintenant, sans oublier notre passé.

    Pour répondre à Dzovinar, je confirme que plus j’avance dans le temps, plus je me sens proche de mes racines qui se trouvent quelque part du coté de Akçéhir là où serait né Nasredin Hodja, un sage…
    Le mot « haine » est beaucoup plus utilisé par les turcs que nous, car le nôtre serait plutôt « justice ».
    Je crois que cet état de choses changera le jour où les uns, mettrons leur orgueil de coté et les autres leurs chimères de retrouver des terres pourries par l’immonde carnage.
    Je sais que je vais faire bondir certains.
    Personnellement, je n’éprouve aucun manque pour ces lieux maudits, mes racines étant celle de ma culture avant tout.

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    Commentaire par antranik21a — 7 avril 2013 @ 9:58


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