Ecrittératures

31 octobre 2023

Aphorisme du jour (303)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 7:30

 

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(OEuvre d’Alain Barsamian)

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Leur bêtise ne contrarie que ta bêtise, mais t’offre l’occasion de te grandir par le dépassement.

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anglais

Their stupidity only upsets your stupidity, but offers you the opportunity to grow by surpassing yourself.

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arménien

Նրանց հիմարությունը միայն խանգարում է ձեր հիմարությանը, բայց ձեզ հնարավորություն է տալիս աճել՝ գերազանցելով ինքներդ ձեզ:

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arabe

إن غباءهم لا يؤدي إلا إلى إزعاج غباءك، ولكنه يوفر لك الفرصة للنمو من خلال التفوق على نفسك.

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30 octobre 2023

Aphorisme du jour (302)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 7:05

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(OEuvre de Michel Giraud)

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Qui humilie le plus humble des hommes me déshumanise.

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anglais

He who humiliates the humblest of men dehumanizes me

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arménien

Նա, ով նվաստացնում է ամենահամեստ մարդկանց, ապամարդկայնացնում է ինձ:

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turc

En mütevazı insanı küçük düşüren, beni insanlıktan çıkarır.

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azerbaidjanais

İnsanların ən təvazökarını alçaldan məni insanlıqdan çıxarır.

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hébreu

מי שמשפיל את הצנוע שבבני אדם מבטל אותי.

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arabe

من يهين أضعف الناس يجردني من إنسانيتي.

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russe

Тот, кто унижает самого смиренного человека, обесчеловечивает меня.

29 octobre 2023

Aphorisme du jour (301)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 4:39

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(Photographie d’Alain Barsamian)

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Les Tarariens visitent leurs veilles églises comme le miroir de leur ruine et contemplent le Tarara comme l’amour de leur exil.

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anglais

The Tararians visit their old churches as the mirror of their ruin and contemplate the Tarara as the love of their exile.

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arménien

Տարարյաններն այցելում են իրենց հին եկեղեցիները՝ որպես իրենց կործանման հայելին և խորհում են Տարարային որպես իրենց աքսորի սերը:

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Aphorisme du jour (300)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 7:09

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(Oeuvre de Michel Giraud)

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Les flatteurs emphatiques n’ont d’amitié que pour eux-mêmes.

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anglais

Emphatic flatterers have friendship only for themselves.

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arménien

Ընդգծված շողոքորթները ընկերություն ունեն միայն իրենց համար:

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arabe

المتملقون المؤكدون لديهم صداقة لأنفسهم فقط.

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italien

Gli adulatori enfatici hanno l’amicizia solo per se stessi.

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japonais

強調したお世辞を言う人は、自分自身のためだけに友情を持っています。

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russe

Упрямые льстецы дружат только для себя.

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28 octobre 2023

Lettre offerte aux culturistes de la culture arménienne

Filed under: CHRONIQUES à CONTRE-CHANT — denisdonikian @ 5:15

texte de non guerre en noir et blanc

Photo de cottonbro sur Pexels.com

(article du 1er Aout 2021)

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 Le 18 juillet dernier, un acteur majeur de la communauté arménienne de France s’est fendu d’une lettre ouverte pour l’adresser au « prochain gouvernement » d’Arménie. Elle avait pour but de lui rappeler la nécessité d’un ministère de la culture et des arts, apte, selon lui,  à promouvoir l’ouverture de l’Arménie au monde et même susceptible de créer des emplois dans un pays qui en a bien besoin. D’autres acteurs majeurs de la communauté arménienne de France se sont empressés de signer cet appel empreint d’une si louable intention qu’il mérite d’être applaudi des deux mains. La culture, ça n’a pas de prix.

Je précise que personne n’a cru bon de glisser cette pétition sous ma porte. Cette inattention me réjouit d’autant plus que je me suis toujours considéré pour le moins comme un parleur marginal de cette communauté (certains diraient « une mouche du coche »), dans la mesure où j’ai évité avec constance de verser dans un tribalisme qui pousse aux aboiements mimétiques. De toute manière, quelque chose m’aurait retenu d’ajouter mon nom à ceux de ces distingués acteurs de la communauté arménienne, pour lesquels d’ailleurs j’ai le plus grand respect au regard de leur talent et de leurs engagements.

A vrai dire, l’ampleur du désastre que vient de vivre le peuple arménien après la défaite de 2020, la plaie encore vive qui purule dans les esprits,  l’urgence de la reconstruction des âmes aussi bien que des infrastructures, la nécessité de faire entrer au plus vite les prisonniers de guerre dans leur foyer, et surtout la menace permanente qui pèse de manière effrontée aux frontières du pays provoquent encore en moi, comme je le suppose en beaucoup d’autres Arméniens, une sidération telle que lancer un appel au futur gouvernement pour créer un ministère de la culture ne me serait jamais venu à l’idée. Pourquoi pas un ministère de la mer et du naufrage d’ailleurs ?

Je sais bien que se résilier vaut mieux que se résigner. Et que ce qu’on appelle culture contribue amplement à fortifier les esprits, à remplacer le désespoir par l’espérance,  l’abattement par le courage, le sentiment de chute par la foi, la faiblesse par la vertu. Encore faut-il savoir de quelle culture on parle. Et selon quel contexte. Ladite « lettre ouverte » mentionne la culture arménienne dans le sens où elle mériterait un rayonnement probablement  digne des valeurs acquises et défendues au fil d’une histoire ponctuée de luttes et de catastrophes.

Qu’à cela ne tienne, il se trouve que les pétitionnaires évoqués plus haut  « font » dans les deux, tantôt  en accord avec leur origine, tantôt avec leur lieu de vie, tantôt dans le national, tantôt dans l’universel. Qu’en France, un artiste d’origine arménienne se cantonne dans le tribal serait-il encore dans la vraie culture, celle qui  transcende les frontières et met en scène des hommes et des femmes aux prises avec des problèmes intéressant tous les hommes et toutes les femmes ? La chance de ces artistes, auteurs, réalisateurs, peintres et autres qui s’illustrent dans un autre pays que l’Arménie n’est-elle pas de recevoir le monde tel qu’il se vit et se cherche et de pouvoir le restituer à travers le prisme de leur histoire propre, de leurs questions personnelles, de leur biographie intime et selon un cœur élargi à la faveur d’une démocratie en paix sur ses frontières et en marche vers sa lumière ? L’avantage d’un tel artiste dit « arménien » ne serait-il pas son éloignement, cette mise à distance qui lui enjoint de se voir autrement que dans l’étroitesse d’une identité formatée par l’histoire et fermée à tout débordement, autrement dit à s’épanouir dans une plénitude humaine édifiée selon ses goûts, ses rêves et ses dons ?

Quant à parler de la culture dite « nationale », celle qui rappelle à un peuple ses valeurs, qui répète à l’envi son mode de vie, ses habitudes, en un mot ces us et coutumes qui lui ont permis de se perpétuer, elle est d’autant plus nécessaire qu’elle renforce la foi en lui-même et l’oblige au conflit pour la défendre.  Car la culture nationale est une culture de combat, d’unité et fidélité. La culture nationale d’un pays est impérative dans un contexte d’agression tandis que la culture universelle est impérative quand l’histoire porte à l’apaisement. Dès lors que la vie devient possible, la culture nationale peut se confronter aux cultures d’autres pays, dans un esprit non de rivalité mais d’ouverture, de tolérance et d’enrichissement mutuelle. Car la vocation d’une culture nationale est de rester telle qu’elle est tout en faisant partie intégrante d’une conscience universelle façonnée par une culture humaniste.

Seulement voilà. L’Arménie n’est pas en paix et ne le sera pas avant longtemps. Cette « lettre ouverte » est une lettre écrite par une main qui ne tremble pas et qui n’a pas à sa portée une kalachnikov. C’est une main d’artiste, même si elle a trempé dans le magma arménien dès sa naissance ou par ses engagements. C’est une main sur laquelle n’est suspendu aucun drone de Damoclès. C’est une main qui se lave dans la grande culture des hommes et qui voudrait semer cette culture comme un bien commun. Elle sait bien tout ça, mais ses bonnes intentions sont telles qu’elle fait fi d’une réalité qui presse au cœur et au corps des Arméniens les plus exposés. Comme si l’Arménie était une femme au bord de l’accouchement, tenaillée par les contractions et sur laquelle on lirait l’histoire du chaperon rouge. Demander à Pachinian de lire l’histoire du chaperon rouge aux habitants du village frontalier de Verin Shorja paraît pour le moins saugrenu, même si je force le trait et pousse la comparaison aux extrêmes.

De la même manière que durant trente ans, l’Arménie s’est bercée d’une paix trompeuse, aujourd’hui les intellectuels qui devraient provoquer la lucidité, le réalisme et le pragmatisme invitent à l’aveuglement et à la paresse, même avec les meilleures intentions du monde. Ils savent bien pourtant que l’Arménie est prise en étau entre le marteau azerbaidjanais et l’enclume turc, qu’Aliev et Erdogan sont les  incarnations modernes du complexe d’Attila, dit «  le Fléau de Dieu » (« Là où Attila a passé, l’herbe ne repousse plus. »), dont l’obsession paranoïaque ne cherche que l’extension de soi par l’extinction des autres. En d’autres termes, la démocrature par la guerre, l’élargissement du pouvoir par la neutralisation de toute opposition, la conquête territoriale par le fait accompli, le viol des peuples par le génocide. Ils savent bien que l’Arménie n’est que l’ultime obstacle au pantouranisme et que s’il faut une culture aux Arméniens, c’est bien celle de tout mettre en œuvre, aujourd’hui et maintenant, pour que l’échéance de leur effacement échoue. Et je doute fort que la culture bisounours aux couleurs de l’arc-en-ciel ait son mot à dire dans une équation aussi contraignante que la survie. D’autant que l’escogriffe Aliev doit se tenir les côtes rien qu’à lire dans son cabinet des curiosités armeniennes cette « lettre ouverte » adressée à ses ennemis et qui lui donne l’opportunité de lui ouvrir encore plus grand les portes de ses visées expansionnistes.

En ces jours de gravité, si l’Arménie a besoin d’un ministère de la culture, c’est uniquement celui qui aurait à générer et à gérer une culture nationale au sens le plus étroit et le plus agressif du terme. N’en déplaise aux pacifistes dont je fais dans le fond partie en désespoir de cause, tant me contrarie ce que je dis, la seule culture dont l’Arménie ait besoin aujourd’hui et maintenant, c’est d’une culture de la guerre, une culture de la mobilisation générale tous azimuts, de mise en conscience des Arméniens du monde entier par le travail de ses intellectuels sur les dangers qui menacent l’existence même d’un pays nommé Arménie. Que les Arméniens prennent aux Russes ce qu’ils peuvent sans trop croire à leur bonne foi et tout en prévoyant le pire ! Que les Arméniens vivent avec l’obsession d’un pantouranisme inextinguible et tout en prévoyant le pire ! Mais qu’ils restent sur leurs terres, quoi qu’il en coûte. Car si l’Arménie devait un jour finir amputée ou disparaître, que vaudrait  un ministère de la culture ?

Denis Donikian

27 octobre 2023

Définitions hypothétiques, symptomatiques et poétiques (37)

Filed under: Définitions hypothétiques, symptomatiques et poétiques — denisdonikian @ 5:44

SERIE 16 recto

(Marque-page de D. Donikian)

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Maman : Mer veille…

Définitions hypothétiques, symptomatiques ou poétiques (36)

Filed under: Définitions hypothétiques, symptomatiques et poétiques — denisdonikian @ 6:42

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Dictateur : Homme qui ne mâche pas ses mots pour mieux mâcher les maux des hommes.

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anglais

Dictator: Man who does not mince his words to better chew on the evils of men.

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arménien

Բռնապետ. Մարդ, ով չի մանրացնում իր խոսքերը, որպեսզի ավելի լավ կրծի մարդկանց չարիքները:

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italien

Dittatore: Uomo che non usa mezzi termini per masticare meglio i mali degli uomini.

26 octobre 2023

Aphorisme du jour (299)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 7:21

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(Photographie d’Alain Barsamian)

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Les Tarariens ont tellement vécu sur la nostalgie de la perte qu’ils ont fini par créer la perte.

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anglais

The Tararians lived so much on the nostalgia of loss that they ended up creating the loss.

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arménien

Տարարյաններն այնքան ապրեցին կորստի կարոտով, որ ի վերջո ստեղծեցին կորուստը:

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25 octobre 2023

Aphorisme du jour (298)

Filed under: APHORISMES — denisdonikian @ 6:56

Numérisation_20231023 (6)

(OEuvre de Michel Giraud)

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La terre des hommes a des dieux plus gros que le ventre.

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anglais

The land of men has gods bigger than their stomachs.

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arménien

Մարդկանց երկիրը նրանց ստամոքսից մեծ աստվածներ ունի։

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russe

В стране людей боги больше, чем их желудки.

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turc

İnsan ülkesinin midelerinden daha büyük tanrıları vardır.

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azerbaïdjanais

İnsanların ölkəsinin mədələrindən böyük tanrıları var.

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arabe

أرض الرجال لها آلهة أكبر من بطونهم.

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hébreu

לארץ בני האדם יש אלים גדולים יותר מהבטן שלהם.

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24 octobre 2023

Petites proses de biographie intérieure (2)

Filed under: Petites proses de biographie intérieure — denisdonikian @ 3:01

Numérisation_20231023 (7)

(OEuvre de Michel Giraud)

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L’anesthésiste consentit à mon consentement pour me droguer afin de me mettre en sommeil.

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anglais

The anesthesiologist agreed to my consent to drug me to put me to sleep.

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arménien

Անեսթեզիոլոգը համաձայնեց ինձ քնեցնելու համար դեղորայք ընդունելու իմ համաձայնությանը:

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italien

L’anestesista ha accettato il mio consenso a drogarmi per farmi dormire.

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