Ecrittératures

31 mars 2022

Diététique de la force. Diététique de la farce. (10)

Filed under: DIETETIQUE de la FORCE, DIETETIQUE de la FARCE... — denisdonikian @ 5:04

hieronymus

Hieronymus Franken. Les gras et les maigres (1678)

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Faire de la chimie culinaire un art, c’est comme faire de son cul un instrument symphonique.

J’ai mal ! Je veux mourir ! (4)

Filed under: J'ai mal ! Je veux mourir ! (pièce) — denisdonikian @ 4:58
lits d hopital blancs

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La voix de femme reprend :

Voix off : J’AI MAL ! JE VEUX MOURIR ! J’AI MAL ! JE VEUX MOURIR !

Roubo : … J’ai comme des trous dans le corps, d’où on dirait que cette voix appelle au secours… Et ça me rend fou…

Dotzi : Pour nous autres opérés, pas d’autre besoin que de retrouver du plaisir à vivre… Pas d’autre besoin, oui !

Roubo : Un jour, nous en aurons plein la tête de ces cris désespérés.

Dotzi : Ce jour viendra…

Roubo : Il viendra…

Dotzi : Et on ne le tuera pas ce jour. C’est lui qui…(un temps, il ne trouve pas les mots)

Roubo : Lui qui ? Lui qui ? Quoi au juste ?

Dotzi : Et pourtant nous avons bien accepté de nous mettre dans de tels draps, non ?

Roubo : Ces draps d’hôpital, vous voulez dire ?

Dotzi : Je n’ai pas dit rats d’hôpital, mais draps d’hôpital.

Roubo : Draps d’hôpital ! Drrraps d’hôpital ! Des rats dans un hôpital ? Vous n’auriez pas des rats qui vous traversent l’esprit, vous ?

Dotzi : Un genre d’ombres qui rampent sous les murs blancs, vous voulez dire ?

Roubo : C’est la souffrance du malade, monsieur, qui les crée ces fantômes de rats… Mais ils ne font que passer. Et la souffrance passe elle aussi… C’est comme tout. Même la mort…

Dotzi : La mort aussi elle passera.

Roubo : Elle passera sur nous, et elle passera…

Dotzi : Eh bien chez moi, elle a souvent hésité à partir.

Roubo : Mais elle est partie, puisque vous êtes encore là !

Dotzi : Au contraire ! Puisque je suis là, c’est bien qu’elle n’est pas partie !

Roubo : Nous allons d’une souffrance à une autre souffrance. Et ainsi de suite. La vie, c’est comme un hôpital, non ?

Dotzi : Comment ça, comme un hôpital ?

Roubo : Un hôpital où on ne fait que changer de lit jusqu’à l’anesthésie finale.

Dotzi : La lutte finale ? C’est perdu d’avance…

Roubo : Les hôpitaux, on y vient avec un bobo, on en sort avec un autre. Prenez ça, cadeau ! qu’ils vous disent en vous tendant votre bulletin de sortie.

Dotzi : C’est pour fidéliser le client.

Roubo : L’église des corps perdus, l’hôpital.

Dotzi : Et les médecins, nos nouveaux prêtres.

Roubo : Et la médecine, une nouvelle inquisition.

Dotzi : L’homme qui brûle dans son mal, il ne veut que la paix.

Roubo : On a beau dire, nos pompiers thérapeutes, ils s’y connaissent pour nous éteindre le feu.

Dotzi : C’est juste, mais pas toujours. Il y a des incendies dont on ne vient pas à bout. Moi aussi j’ai hurlé à la mort. Je veux mourir !  L’asphyxie dans le supplice.

Roubo : Avant nous, comment faisaient les hommes pour en sortir ?

Dotzi : Ils n’en sortaient pas. Ils n’en sortaient pas ! Les malheureux ne sortaient pas de leurs flammes. Ils brûlaient de l’intérieur. Dedans jusqu’au cou, comme des chiens qui crèvent tout seuls !

Roubo : Alors pourquoi, elle chiale cette grognasse ? (Il crie) Infirmière ! Infirmière ! Mais bourrez-là au sédatif et qu’on en finisse, bon sang ! J’AI MAL ! JE VEUX MOURIR ! (Parlant plus bas) Moi si j’ai mal, je voudrais que l’infirmière me donne le sein.

Dotzi : L’extrême-onction en quelque sorte.

Roubo : Le calice de la grâce.

Dotzi : Malice de la crasse ? Comprends pas.

Roubo : Mais non ! Le calice de la grâce ! Le sein, quoi ! Peloter des seins avec les yeux, ça vous met en extase. Pas besoin de diplôme pour donner le sein. Il suffit d’en avoir. De beaux tétés prêts pour la succion !

Dotzi : Le diplôme vous gâche une infirmière. Ça lui monte à la tête. Un malade devrait pouvoir choisir entre une infirmière diplômée et une infirmière nature.

Roubo : Vous voulez dire rien qu’avec des seins ? Genre vache laitière, je suppose ?

Dotzi : Trop d’infirmières sont de tête…

Roubo : C’est comme tout. Il y a les fonctionnaires qui fonctionnent à la fonction, et d’autres qui fonctionnent à l’humanité.

Dotzi : Quand une de ces blouses se pointe à ma porte, je vois si elle est de tête ou de sein.

Roubo : Et mieux vaut téter une femme de sein que tâter une femme de tête, non ?

Dotzi : Avec une femme de tête, le sein s’atrophie on dirait. Mais quand elle a du chien, ses seins, c’est de la grâce à l’état pur. Voilà ce que je voulais dire.

(Voix off) : J’AI MAL ! JE VEUX MOURIR ! J’AI MAL ! JE VEUX MOURIR !

30 mars 2022

Diététique de la force. Diététique de la farce. (9)

Filed under: DIETETIQUE de la FORCE, DIETETIQUE de la FARCE... — denisdonikian @ 3:07

hieronymus

Hieronymus Franken. Les gras et les maigres (1678)

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Qui mange trop fait gros. Qui mange tard fait lard.

J’ai mal ! Je veux mourir ! (3)

Filed under: J'ai mal ! Je veux mourir ! (pièce) — denisdonikian @ 2:59
lits d hopital blancs

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3

Dotzi : Avec ses chialeries de hyène qui met bas, on va finir plombés.

Roubo : (Essayant d’imiter la voix) : J’ai mal ! Je veux mourir ! J’ai mal ! Je veux mourir !

Dotzi : Moi aussi j’ai mal. Quant à mourir, le ciel peut attendre !

Roubo : On n’est pas là pour hurler aux abois après tout !

Dotzi : J’espère bien encore biner mes patates.

Roubo : Quand on est dans la vie, on est dans la mort. Qu’on se le dise !

Dotzi : Ce tunnel de l’anesthésie vous l’avez traversé comment ? Sans encombre, je suppose ?

Roubo : Comme une lettre à la poste. Mieux qu’à ma venue au monde par le canal maternel. Ni serré au corps, ni oppressé. De la nuit, je suis sorti brillant comme un sou neuf. Miraculeux, vous ne croyez pas ?

Dotzi : Et si c’était cette gueulante qui nous aurait repêchés ! Au plus sourd de la feuille, elle aurait réussi à me pendre à ses mots au fond de mon entonnoir.

Roubo : De votre trou noir, vous voulez dire ?

Dotzi : Lentement, du clair m’est venu au cerveau. Je captais bien des choses. Comme une fuite de maux. Une fuite de mal humain je veux dire… Et puis c’est devenu une voix. Et cette voix est devenue une femme. Une femme qui me mettait au monde avec ses maux de femme. Dans le fond, la femme est à l’origine de tout.

Roubo : A la racine du trou ?

Dotzi : Comme vous voulez ! Du trou ou du tout !

Roubo : Un trou à la racine du tout…

Dotzi : Cette voix de femme qui sort du trou, ça me torture… Pas vous ? L’idée de la mort la travaille, mais la mort refuse de faire son boulot…

Roubo : Se sentir craché du goulot d’une femme, c’est angoissant quand même…

Dotzi : Le passage est si resserré… Vos chairs s’écrasent et vous poussez des cris mêlés des larmes.

Roubo : Dans le fond, le mal n’est rien d’autre. Qu’une oppression qui vous plonge dans l’inquiétude de l’inconnu.

Dotzi : Comme le bébé qui nageait dans sa mère. Et brusquement jeté sur une plage de drap blanc maculé de sang et de merde.

Roubo : Ah s’il savait au moins qu’il était voué à en connaître dans sa vie, de ces expulsions qui vous mettent de la mort !

Dotzi : Pour venir dans ce monde, il nous en faut du mal.

Roubo : La pire avec la peur en sus, oui.

Dotzi : L’angoisse finit toujours par un enfantement, allez !

Roubo : Vous l’avez dit ! Mais qui sait ?

29 mars 2022

L’humour contre la guerre

Filed under: ARTICLES — denisdonikian @ 5:19

humour ukrainien

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Ukraine : Le panneau indique désormais une seule destination (La Haye, où siège le Tribunal pénal international) !

( Envoyé par Jean-Luc SCHLOEDER)

J’ai mal ! Je veux mourir ! (2)

Filed under: J'ai mal ! Je veux mourir ! (pièce) — denisdonikian @ 5:12

lits d hopital blancs

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2

Dotzi : Dans le fond, elle tire à boulets rouges sur son chirurgien. Voilà tout.

Roubo : Des fois qu’elle se plaindrait qu’on ait fait d’elle un cobaye pour requins ?

Dotzi : Quel cow-boy américain ? Comprends pas !

Roubo : …

Dotzi : En salle d’opération, on est toujours à la merci d’un coup mal parti. Si le geste dérape, ça ripe et ça rate.

Roubo : On part en carambouille.

Dotzi : On est quoi au final, nous autres les vivants ? Un feu de paille…

Roubo : Un souffle…

Dotzi : Du vent…

La voix de femme reprend :

Voix off : J’AI MAL, JE VEUX MOURIR… J’AI MAL, JE VEUX MOURIR…

Diététique de la force. Diététique de la farce (8)

Filed under: DIETETIQUE de la FORCE, DIETETIQUE de la FARCE... — denisdonikian @ 5:10

hieronymus

Hieronymus Franken. Les gras et les maigres (1678)

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L’œuf propose une philosophie et l’omelette suppose une barbarie.

28 mars 2022

Diététique de la force. Diététique de la farce (7)

Filed under: DIETETIQUE de la FORCE, DIETETIQUE de la FARCE... — denisdonikian @ 5:17

femme relation mignon etre assis

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Je suis fait du lait de ma mère et de ses plats.

J’ai mal ! Je veux mourir ! (1)

Filed under: J'ai mal ! Je veux mourir ! (pièce) — denisdonikian @ 4:25

 

lits d hopital blancs

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Salle de réveil dans un hôpital.

Personnages : Dotzi, Roubo, (tous deux ont environ 70 ans, ils sont séparés par un paravent), Une infirmière, un chirurgien.

Des voix off.

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On entend une voix de femme qui résonne dans la salle.

Voix off : J’AI MAL, JE VEUX MOURIR… J’AI MAL, JE VEUX MOURIR…

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Dotzi : (se réveillant et parlant seul) Qui peut bien vouloir rire dans une salle de réveil ?

Voix off : J’AI MAL, JE VEUX MOURIR… J’AI MAL, JE VEUX MOURIR…

Roubo : (parlant seul) Allons donc ! Ma jolie ! Qu’est-ce que tu nous dégoises là ?

Dotzi : Rira bien qui rira le dernier…

Roubo : N’est-ce pas ? Mais ce n’est pas rire qu’elle veut, cher monsieur, c’est mourir ! Mourir !

Dotzi : Pourtant la nourriture y est bonne. Pas de quoi se plaindre.

Roubo : Faut pas la croire, la folle. Un malheureux, ça veut seulement qu’on lui ôte son mal.

Dotzi : Elle peut toujours rêver ! Un hôpital n’est pas fait pour occire les ravagés du bobo.

(A voix haute) On est dans un hôpital, Madame ! Pas dans un camp de concentration !

Roubo : (Lui aussi à voix haute) Ni dans un abattoir ! Le génocide sanitaire, ç an ‘existe pas ici !

Dotzi : A qui le dites-vous ?

Roubo : Une fois le mal oublié, elle sera bien contente, la gueuse, de manger ses nouilles et de téter son pinard.

Dotzi : Petits plaisirs pour grandes douleurs, et allez ! C’est reparti !

Roubo : Comme en quatorze…

27 mars 2022

Diététique de la force. Diététique de la farce. (6)

Filed under: DIETETIQUE de la FORCE, DIETETIQUE de la FARCE... — denisdonikian @ 5:04
main melon sensuel masturbation

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Il n’y a pas pour la faim d’équivalent à la masturbation.

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