Ecrittératures

31 janvier 2012

Einsame Straße im Sangesur

Filed under: LIVRES,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 9:59

« Route solitaire au Zanguezour »

vient d’être traduit en allemand par Christa Nitsch

et publié par Hay media Verlag

( Photo de couverture : Jean Bernard Barsamian)

29 septembre 2011

Tatev en toutes saisons

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 7:01
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Tatev sous les yeux. Tatev au soleil… Village et monastère. C’est ainsi que le nom de Tatev s’inscrira dans ma mémoire. Un morceau d’Arménie rurale et spirituelle, dans le bonheur des corps et d’une végétation baignée de lumière.

Avec l’arrivée des beaux jours, l’image de Tatev monte dans l’esprit des habitants de la capitale. Mécaniquement, les têtes sentent le sud exercer sur eux son attraction. Et quelle destination désormais plus attirante que Tatev depuis qu’un téléphérique vous dépose au pied du couvent en vous faisant glisser dans les airs durant onze minutes ! D’autres qui préfèreront se tremper le croupion dans les bassins de Satani Kamourdj prendront la belle route tombant sur le Vorotan’ avant de grimper en lacets vers le village.

Or, cette manière de figer le panorama au meilleur de son image est aussi hypocrite qu’elle est réductrice. Concernant le couvent, c’est oublier qu’un tremblement de terre l’avait détruit en 1931. Voir Tatev aujourd’hui, restauré pierre par pierre, c’est oublier sa vulnérabilité. On admire un joyau qu’on croit hors du temps alors qu’il ne lui échappe pas.

Mais le village… Le village vit. Il vit au plus près des saisons. Et ce sont des corps auxquels elles s’imposent. Qui vient aux mois les plus durs, quand la neige et le froid s’abattent sur les maisons ? Qui se demande comment ces corps se défendent contre les jours et les nuits d’hiver ? Et comment ils se chauffent ? Et comment ils se nourrissent ? Et comment ils s’abreuvent ? Qui se le demande alors que le gaz ne vient pas au village ? Et quand les obscurités sont longues et tenaces… Quand les chemins sont couverts de neige… Ou de boue… Et tant d’autres choses contre lesquelles les gens épuisent leurs forces pour survivre. Et du quel côté se tournent les vieux quand les maux se font atroces ? Puisque Tatev n’a pas de médecin…

L’inauguration du téléphérique en octobre 2010 fut une ironie de plus à l’encontre des villageois. Nommer cet engin les ailes de Tatev n’aura pas permis au village de prendre son envol. Penser qu’il allait l’aider à son développement sans se soucier de parer d’abord aux élémentaires agressions du temps contre les corps était cruel, criminel même. Le président est venu, il a chanté et il est parti. Et la vie n’a rien gagné en confort. Car l’hiver, le président a chaud. Et un homme qui a chaud l’hiver ne saura jamais la dureté du froid qui saisit les autres. Car ce qu’on pense, on le pense avec le corps. Rares sont ceux qui savent sortir de leur corps parfumé pour entrer dans le corps meurtri des autres. Aucun président en Arménie ne l’aura encore fait.

 

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Dernier livre paru :

 L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

A paraître : VIDURES, roman, chez Actes Sud

26 septembre 2011

Montagne étrangère et sacrée

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 10:27

Photo . Jean-Bernard Barsamian ( reproduction interdite)

Pour d’autres photos, voir ici mabellephoto

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La Montagne a beau dominer ce monde, et le pays être minuscule, on marche trop loin pour qu’on la voie planer tout au fond de sa route.

Mais, en réalité, c’est elle qui hante nos marches.

Qu’il soit invisible, perdu par la distance, tandis que nous traversons les forêts du Tavouch ou du Zanguezour, l’Ararat pointe en permanence dans nos rêveries déambulatoires. C’est lui notre repère et c’est toujours vers lui que nous sommes tourné, même s’il se tient très loin dans le nord ou plus loin encore dans le sud. Il aimante nos pas, il allume notre espérance, tellement son mythe reste vivace au milieu des choses.

Nuage fixe et pur dans le ciel mental du marcheur.

Mais contrairement aux Japonais qui pérégrinent sur le Mont Fuji ou à ceux qui après le périlleux voyage d’approche, tournent autour du  Kailash au Tibet comme le centre de l’univers, je suis condamné à me tenir à distance de l’Ararat, resté en pays ennemi. C’est que la marche est toujours un exil, elle quitte et n’atteint jamais. Elle souffre d’insatisfaction permanente. Elle se déploie dans un entre-deux. En abandonnant les tares d’une sédentarité mortelle, elle nomadise en quête d’un absolu qui se dérobe sans cesse. Nous avançons, nous voyons, mais nous savons que nous ne foulerons jamais de nos pas le sacré. Dès lors, la Montagne nous oblige à reconsidérer les signes et à nous forger une conscience des hommes travaillée par le goût du bonheur autant qu’une conscience du temps guidée par le sublime.

Dans ce sens non politique, c’est l’avantage du mont Ararat d’être ailleurs, impossédé,  sinon impossible.

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 Dernier livre paru :

 L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

A paraître : VIDURES, roman, chez Actes Sud

Les vieux de la veille

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 1:17

Les vieux d’ici ont de la rancœur. Trois de Kapan’ se pintaient à la bière. L’un maladif, assis cassé sur un muret, l’autre éructant l’alcool, le troisième propre, sobre, normal.  Ce soir-là, après un repas poulet-frites-salade, j’avais besoin d’un bon dessert de rengaines locales faites de griefs, de récriminations, d’acrimonies. Je les ai abordés direct. Eux-mêmes  avaient des envies de se déverser. Histoire d’entrer en matière, j’ai demandé le nom du cours d’eau qui sinuait dans les saletés avant de se joindre au Voghtchi. Et ils sont aussitôt partis comme si c’était d’eux qu’on parlait. « Cette rivière, oui, tout le monde y jette n’importe quoi. C’est comme ça. Mais le pays est comme ça. Un dépotoir… – Vous êtes tous à la retraite, je suppose… – La retraite ? Quelle retraite ! On survit. C’est tout ce qu’on fait. – Oui, on survit. Quarante ans qu’on a travaillé pour en arriver là. – Ce sont les gens d’en haut qui vous prennent tout. – Mais vous avez bien une carrière de molybdène. Ça vous donne du travail, que je leur fais.  – Du travail ? peuh ! – Ce sont les Allemands qui l’exploitent ? – Les Allemands ? Qu’est-ce que tu racontes ! Un journaliste a enquêté en Allemagne. Il a cherché le bureau de l’entreprise. Eh bien, il n’a rien trouvé. Pas de bureau. Tu sais bien ce que ça veut dire. Ça va tout droit dans la poche à Serge. Qu’est-ce que tu crois ! – Nous, les Arméniens, on est comme ça. On aime trop l’argent. On est pourris par l’argent. Les autres n’ont qu’à crever, qui s’en soucie ? Tiens, dans cette ville, personne ne travaille. Et pourtant, c’est une grande ville. On n’a pas d’usine. On vivote. Alors qu’au temps des soviets, on vivait bien. L’argent vous suffisait largement.  Mais  maintenant… » C’était vraiment de la rengaine. Une berceuse noire qui vous poussait au sommeil pour des songes perdus loin des réalités. Après ça, je suis rentré à mon hôtel. Du balcon, j’ai regardé la ville. Elle bruissait encore.

(Photo: Denis Donikian, copyright)

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 Dernier livre paru :

 L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

A paraître : VIDURES, roman, chez Actes Sud

25 septembre 2011

Un balcon sur le Zanguezour

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 2:28

Brusquement, c’est le fruit de votre obstination qui se montre à vous sous la forme d’une vaste éclosion du monde, depuis la route où vous marchez jusqu’aux lointains où s’évanouissent des collines dans le poudroiement infini des lumières. Le voyage à pied permet cette soudaine révélation, alors qu’en voiture, l’extraordinaire du paysage serait réduit à une banale configuration du terrain dans laquelle s’inscrirait la route. Cette découverte qui jaillit sous vos yeux avec toute l’ampleur de sa  puissance réjouit votre corps tant elle semble lui être donnée en récompense. Déjà vos jambes se relâchent. Et sitôt que vous aurez grimpé sur la petite hauteur herbeuse qui surplombe la route, que vous aurez jeté votre sac pour y reposer votre tête, sous un arbre vous gratifiant de son ombre, vous sentirez la paix des lieux baigner vos muscles. C’est tout le calme du panorama qui se distille en vous. L’espace, après la rude montée à travers la forêt, vous ravive en même temps qu’il vous ravit. Et comme n’apparaît aucune voiture, que ne se perçoit aucune manifestation humaine, lentement, au bout de quelques minutes, vous éprouvez l’impondérable d’un temps dépouillé de tous les signes qui marquent ordinairement sa substance, d’un temps qui semble avoir retrouvé son mystère, car à ce moment-là, il s’émancipe sous vos yeux de ses règles et retrouve sa terrestre virginité.

(Photo: Denis Donikian, copyright)

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 Dernier livre paru :

 L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

24 septembre 2011

Sous l’œil intransigeant du feu

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 4:29

La chaleur, c’est un glaive de feu qui perce à l’occiput. Le chapeau protège, mais quand l’embrasement vous extrait des sueurs, il sert à les essuyer. À l’occasion, vous ne manquez pas de le passer sous l’eau crachée des montagnes et de vous rafraîchir la nuque.

La route subit la brûlure de plein fouet. On dirait les pierres pulvérisées par les rayons du soleil. N’étaient les arbres qui la bordent, vous seriez en plein désert, à la merci d’un ciel puissant. C’est cette pression qui tombe sur vous immédiatement après le second col. Et vous désespérez d’avoir à vous  taper le long ruban de votre enfer qui se déroule sans vergogne devant vous jusqu’à perte de vue. Pas une étendue plate, vaste et sans obstacle. Mais un couloir obligé comme un fleuve d’incendie. Une fournaise permanente dans laquelle vous vous engouffrez faute de mieux. Une incandescence impitoyable qu’il faudra affronter.

Tout le ciel alors comme un œil intense. Et vous, vie minuscule sous l’épée d’un jugement. Des pensées viennent qui rythment vos pas sur les braises du vieil asphalte. Ou des refrains têtus et ineptes qui vous traversent. Des mots font danser des cris dans votre tête, naître des remords, poindre des résolutions. Sans parler de la soif qui s’invite par intermittence à ce bal de sorcières. Vient alors le moment où vous n’en pouvez plus. Vous balancez votre sac sur le sol, tirez votre gourde. Peu importe si l’eau est tiède. Votre bouche s’inonde. Le corps accueille sa fiancée à gorge ouverte, les muqueuses à peine humectées se remplissent de joie. Vous êtes prêt à replonger  dans ces solitudes irritées de lumière, rêvant de boissons industrielles, bière, café glacé, cola, ou de glace à la vanille.

 

(Photo: Denis Donikian, copyright)

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Les Arméniens tuent leurs écrivains  ( les derniers) en n’achetant pas leurs livres.

Evitez d’écrire à denisdonikian(arobaz) gmail.com

et de dépenser 12 euros pour  lire

L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

23 septembre 2011

Jusqu’au bout

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 3:51

Trop longuement soumis aux tortures de la côte, mon corps veut me lâcher à chaque instant. Me montrant que le temps des marches tire à sa fin. Je suis au bout de ma route. Combien d’années encore devant moi? À peine quelques-unes. Et les plus lentes, les plus molles…  Années d’avant la fin.

Pourtant, n’est-ce pas au cœur même de la maladie que j’ai fait mes plus beaux parcours ? Comme si mon organisme émergeait pas après pas de sa propre fatigue. Il aurait pu me clouer sur place, au milieu du chemin. Mais non. Il m’a poussé au cul jusqu’à me porter chaque fois où je voulais.

Je sais bien ce qui m’enferme dans ce désespoir. Des appréhensions liées à l’âge qui montent en foule à la tête. Mais aussi un excès de sédentarité. Et toute cette graisse d’une civilisation de la masse et du quantitatif qui pèse sur les genoux.

Or, passé soixante-dix ans, un homme est encore en mesure d’avancer sur les routes. Mais pour que  sa machine lui assure le minimum d’effort, il lui faut s’amaigrir de tous les sucres d’une culture artificielle et se faire élément parmi les éléments. Chair parmi les terres, les ciels, les eaux… Il suffit de porter peu sur soi et en soi-même, d’aller léger et joyeux, d’entrer tout entier dans le rythme de son cœur et de son souffle comme le mal nécessaire à l’émergence de son bonheur.

 

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(Photo Denis Donikian, copyright)

22 septembre 2011

Ombre sur tombe

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 4:09

 

Prendre, depuis l’entrée,  une vue intérieure d’église arménienne, dos à la lumière, peut susciter des imprévus prémonitoires. Comme si Dieu brusquement s’exprimait sous vos pas. Comme si se révélait l’image de votre chute à venir, de votre dégradation physique en quelque chose de vain et d’éphémère. Tout à coup, les secondes se contractent et vous, projeté dans l’avant-goût d’un rien, d’un plein, d’une temporalité autre, tout autre, inconnue. C’est votre ombre qui s’imprime à vos pieds sur une pierre tombale. Vous avez marché jusque-là, chaque pas tournant une page de votre pérégrination quand soudain, l’entrée en dessine une autre, pleine de lumière dans l’intérieur sombre de la salle. Et c’est votre silhouette qui est là, d’un homme qui va prendre une photo : votre ombre portée sur le sol couvert de dalles mortuaires. Les lettres gravées dans la pierre restituent la quintessence du défunt, restes d’un religieux disant que la mort est à être. La pierre tombale est d’un gris sale, mais embrasée par les feux du dehors. Le spectacle d’une incrustation qui vous saisit au vif. Soudain, vous éprouvez votre fragilité ; l’espace d’un éclair votre figure de l’autre côté vous appelle. Vous vous secouez pour dissiper les délires qui affolent votre imagination. Vous vous accrochez à votre appareil, vos doigts l’implorant de vous laisser échapper hors des lignes de ce cadavre couché sur la pierre. Mais pourquoi fuir ce qui est forcément à venir ? Pourquoi ? Alors que, encore adolescent, vous tourniez dans le cimetière de votre ville natale, régulièrement pour apprivoiser l’inconnu du temps où vous serez happé vous aussi.

 

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( Photo D. Donikian, copyright)

17 septembre 2011

Politique de la marche

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 6:46

Un jour, un mystique trublion se mit en tête d’entraîner jusqu’à la mer des foules indiennes qu’indignait la taxe sur le sel imposée par les Anglais. C’était un marcheur de vérité et l’Inde était vaste, les populations profondément maudites, vivace aussi la tradition du pèlerinage qui transfigure le pèlerin. Et donc les marches se déroulèrent dans une effervescence publique de longue durée.

Solitaires et discrètes, les miennes combinent toutes sortes de mélancolies, de quêtes et d’enthousiasmes. Mais elles ne lâchent jamais la connaissance sur le terrain de l’humaine humiliation. Impossible d’ailleurs de s’en détourner, de traverser la campagne arménienne sans que la misère et le sentiment d’abandon général ne me sautent au visage.  Je les sens toujours venir. Mais il arrive parfois qu’elles me surprennent là où je ne les attendais pas.

On voudrait bien flâner le long des chemins, aveugle sur les déroutes économiques de l’arrière-pays. Se laisser porter par les charmes du panorama. Mais au bout de la route, l’autre, qui se présente à vous comme une part de vous-même, vous tient à la gorge par les plaintes liées aux dérangements où il est plongé malgré lui.

Ainsi le plaisir de marcher ne va pas sans cette part maudite qui la complète. La grâce du promeneur s’empoisonne naturellement de la gravité du monde. Vous traversez un village qui impressionne par sa déréliction quand brusquement sort de sa masure un homme ivre vous offrant de partager sa bouteille de mauvaise bière. Ou bien, vous reposant la tête sur votre sac, vous êtes abordé par une vieille villageoise vous demandant, toute honte bue, en des gestes explicites, un peu de votre argent ou de votre nourriture.

Mes marches proposent à l’avenant une cartographie pathologique du pays. Certes, elles disent ce que tout le monde sait déjà, mais au moins elles ne se contentent pas de jouir du monde exotique où elles se déroulent. Même si les décrire oblige à répéter la rengaine des routes défoncées, la pollution du sacré par l’argent, l’impéritie générale qui mine les esprits et produit des rancœurs propres à exiler les citoyens au sein de leur patrie.

Cette tristesse-là qui accompagne mes marches dans des paysages somptueux, comment ne pas désirer qu’elle les épargne définitivement ? Alors j’irais en pleine sérénité au sein d’une nature qui s’exprime elle-même librement. Où la crainte de se heurter à tout moment à des loups humains ne serait plus de mise.

Si d’aucuns pouvaient au moins reconnaître dans ces textes de marche une voix modeste qui dénonce la non-vie des Arméniens  et y trouver une issue vers plus de régularité dans leur existence sociale, vers plus de dignité dans leur résistance à l’ennui économique, alors mes sueurs sécheront d’elles-mêmes, laissant sur mes vêtements les traces blanches du sel qu’il aura fallu pour les écrire.

 

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L’ENFER FLEURI DU TAVOUCH

Conversation

Filed under: MARCHER en ARMENIE,Route solitaire au Zanguezour — denisdonikian @ 6:29

A Veri Khotanan’, nous avons trouvé un café pour nous rafraîchir la gorge et relâcher nos muscles. De fait, une petite véranda en contrebas de la route. Des femmes sont là qui nous parlent du coin. Disant qu’elles ont un lien étroit avec Kapan’ et que c’est ici un lieu de villégiature. Une campagne qui les change de la grande ville et à laquelle elles restent attachées. Ce lien se remarque au caractère cossu de certaines demeures. Leur village serait le plus riche des trois se trouvant entre Tatev et Kapan’. On n’y vient pas seulement pour jouir de la fraîcheur dans la belle saison, mais pour respirer un air moins avarié que celui des villes. L’une des femmes, la plus jeune est allée chercher sa petite fille d’environ deux ou trois ans. Elle vient tout juste de sortir de sa sieste et a les joues encore roses de sommeil. Elle nous lance des regards méfiants, la tête collée à la poitrine de sa mère. On se demande quel sera son destin, tandis qu’on sait que le jeune garçon qui est là s’apprête à faire son service militaire dans une armée où l’on peut mourir sans avoir combattu, sous les coups de ses frères de combat. Que fera-il à son retour ? Du business sans doute. Rien d’autre ne lui étant proposé qui l’aiderait à faire vivre une famille. Il sourit…

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