18 mars 2014
19 janvier 2013
L’ABSTRACTION GEONIRIQUE
Qu’est-ce que l’abstraction géonirique ?
Ci-dessous peinture de D. Donikian
( avec l’aimable autorisation de l’auteur)
On parle de figuration, on parle d’abstraction… Jamais, semble-t-il, on n’a songé à mêler les deux, ni parlé d’abstraction figurative, ni de figuration abstraite. Et si la nature nous offrait encore ça : des formes appartenant au monde vivant qu’il serait impossible de nommer tant elles échappent à l’ordinaire des objets offerts à nos yeux. Photographies d’écorce (comme celle d’un vieux palmier Livistonia), sinuosités que dessine la mer en se retirant autour du Mont-Saint-Michel, manteaux de laves au sortir d’un volcan, Grand Prismatic Spring du Parc Yellowstone vu du ciel, clichés pris par la sonde Hubble… autant de tableaux vivants proches d’une peinture abstraite.
De fait, le monde obéit à une énergie que certains ont résumée dans une théorie dite du Chaos (turbulences, fluctuations, phénomènes naturels instables…), d’autres dans un système dit de criticalité auto-organisée (avalanches, tremblements de terre, embouteillages…). En peinture, imiter ces phénomènes consisterait à procéder par oscillations aléatoires, à respecter la dynamique des fluides, à laisser s’exprimer la matière.
Considérée de la sorte, la surface du tableau devient le champ clos d’une manipulation productrice de chaos et créatrice de figures mollement délirantes et faussement maîtrisées. L’écoulement des couleurs provoqué par le tangage de la toile entraîne des avalanches, fait varier les tropismes et restitue des graphismes géologiques ou des fonds de cosmos ( on pourrait alors parler d’abstraction cosmonirique). Mais le tableau n’est pas terminé pour autant. Abandonné à lui-même, et tant qu’il n’aura pas séché, il travaille encore au gré des seules combinaisons chimiques qui composent sa matière.
Matière dont nous sommes faits. C’est que le “regardeur” partage avec le tableau une même fraternité organique tant par la forme que par la composition. En lui, forcément, il se reconnaît, comme s’il lisait au gré d’une écriture familière, née du mariage des chromatismes, ses vertiges (fièvres, jouissances, douleurs, incertitudes) aussi bien que des morceaux d’univers en mouvement.
Ainsi, ces “écoulements chaotiques” parvenus à leurs fins, loin de rester figés en une forme définitive et voulue, s’animent au contraire du seul fait que le spectateur sente l’éveil en lui de ses propres facultés oniriques. L’abstraction a la vertu de l’indéfini, comme la terre prend pour nous la figure de nos rêveries les plus vertigineuses.
Voir ICI la version longue de la théorie du géonirisme
Ci-dessous cliché de la NASA
26 novembre 2011
BLOG PHOTO des BARSAMIAN
Alain et son fils Jean Bernard on effectué LEUR voyage en Arménie en mai 2011. Munis de leur appareil photographique, comme il se doit. Et voilà qu’il en ont rapporté des images époustouflantes de vie comme on n’en trouve peu. Le blog va nous aider à refaire le voyage avec eux. Tout y passe : églises, paysages, gens, autant de clichés qui prennent l’Arménie par surprise et qui effectivement nous surprennent à chaque fois. Comme le voyage s’est effectué au printemps, les verts éclatent vifs, doux ou profonds. Les églises sortent des brumes de l’hiver. Les femmes honorent le printemps en s’habillant pour rappeler la joie qu’il y a à vivre dans un pays en marche vers sa libération. Les horizons ont des profondeurs mystiques. Savourez ce blog, vous n’en reviendrez pas. Autant de photos qui pourraient servir de fond d’écran à votre ordinateur tellement elles vous plongent dans ce haut pays façonné par les dieux et par les hommes.
19 novembre 2011
Alain Barsamian: photographe
Au retour d’un voyage d’une dizaine de jours en Arménie, en mai 2011, avec son fils Jean-Bernard, également photographe,
Alain Barsamian nous a rapporté ces clichés somptueux qui parlent d’eux-mêmes.
Haykadzor … Ani avec les gorges de l’Akhourian…
L’église de Ste Hripsimé, une des plus belles de cette 3ème région d’Armavir.
Gyumri, région de Shirak. « Cette ville est impressionnante dans tout son ensemble, elle est touchante, elle est bouleversante. »
« J’ai pris plaisir à voler cette photo entre une voiture et un arbre, celle d’une jeune femme vêtue pour le moins d’une façon très chic, qui se rend on ne sait où… «
Le Temple de Garni, pour son coté symbolique en souvenir de Tiridate IV.
Région du Syunik. Le bordakar.
Cette pierre sur laquelle les femmes stériles venaient frotter leur ventre pour être fécondes !
Dans le trou de Khor Virab
Noradouz… Le cimetière de khatchkars le plus important d’Arménie. Région de Gegharkunik.
Région de Yerevan « Quoi qu’il en soit c’est le Massis qui aura toujours le dessus. »
Région du Tavush, 9ème région…Le monastère de Goshavank…
Spitak, 6ème région Le Lori. « Lorsque vous réalisez les dates de naissance de ces victimes de 1988, le cimetière de Spitak prend tout son sens » .
Région de Vayotsdzor, 10 ème Région … Un monastère à ne pas manquer, celui de Noravank .
« J’ai préféré montrer une fois de plus une photo volée , le prêtre immuable dans sa soutane séculaire en méditation… »
31 juillet 2010
Les Malatiatsi de Vienne (1953)
A tous ceux qui ne sont plus là et qui ont accompagné notre enfance.
Cette photo regroupe les Malatiatsi qui habitaient pour la plupart le fameux Kemp si bien décrit par Jean Ayanian, aujourd’hui décédé, et présent au deuxième rang ( si on excepte le rang des enfants) à gauche, en habit militaire. Elle a été prise à l’occasion du prochain départ pour l’Amérique de Bego Derminassian, de sa femme et de son fils Jacques-Hagop (Jacques se trouve sous le I de ECONOMIQUE, juste au dessus de sa mère et de son père qui occupe le centre du premier rang des adultes)
Tous les adultes des premier et second rangs sont aujourd’hui décédés, à part quelques femmes plus jeunes dont les deux qui se trouvent à l’extrême droite de la photo, l’une étant ma belle-soeur Anahid et l’autre ma soeur, chacune portant leur enfant, respectivement Jacques et Christiane. Parmi elles, à l’extrême gauche, en robe à carreaux près de son époux Aram (décédé), Marie Kulhandjian ( 85 ans aujourd’hui),dont les deux filles sont tout devant à gauche ( la seconde se prénomme Annie et la troisième Christiane, ainsi que leur jeune frère Gaby le quatrième)
Au premier rang des adultes à gauche, se trouve le père Donabédian (son fils Marcel est le premier à gauche du dernier rang), puis le père Gaspar ( qui m’a appris à pêcher et qui m’emmenait dans les bois pour chercher des châtaignes), ensuite Madame Ayanian ( avec le dernier enfant d’Aram), la mère d’Aram, et d’un second mariage celle de Jean déjà nommé et de Fernande (troisième à partir de la gauche au dernier rang des adultes)
Au dernier rang à droite se trouve mon frère Michel, portant son premier enfant, Guy, mon père Iskender, et mon beau-frère Maurice ( tous les trois décédés). Ma mère Takouhie est à l’extrême droite, debout.
Jean Ayanian a fait l’éloge dans son livre des grands-mères arméniennes, ici au premier rang, de part et d’autre de Bego, dit Bego Aghpar, qui était très respecté et écouté parmi les Malatiatsi. Je me souviens qu’il avait un oeil de verre.
(Juste au-dessous de Bego se tient le jeune Henri Tachdjian, dont la soeur Louise est la quatrième du dernier rang à partir de la gauche, et la mère au côté droit de Jean.)
Une mention pour les deux frères Tchoboyan ( à l’extrême droite du rang des enfants) et surtout pour leur grand-mère (située juste au-dessus de Daniel Tchoboyan et la troisième dame en noir à côté de ma belle-soeur ). Une grand-mère d’une infinie tendresse et d’une grande beauté.
Ces petites mémés, si discrètes et si actives, qui avaient tant souffert, étaient la douceur même. Une douceur de femme arménienne.
Je suis sous le E final de ECONOMIQUE, entre Jacques Der Minassian à qui je viens d’envoyer la photo, et Marcel Terzyagopian.
La photo a été prise dans une cour adjacente au Kemp qui servait de jeu de boules et qui aujourd’hui est occupée par un garage.
Derrière le mur du fond passe la fameuse Nationale 7, qui connut les premiers bouchons avec l’afflux des vacanciers partant pour la côte d’azur et qu’on regardait passer avec envie.
Ces gens ont peuplé mon enfance. Ils ont en quelque sorte et sans le vouloir fait mon éducation. J’ignorais encore de quel enfer ils venaient et quels durs combats ils avaient menés pour survivre.
Mais ils étaient dans la paix et dans la bonne humeur.
Je les aime tous, comme s’ils étaient encore le chant discret de mon enfance qui circule en moi avec mon sang.
9 mars 2010
Debout les femmes !
Soyez résistantes ! Les hommes ont besoin de vous.
Petit palmarès de la muflerie masculine.
En Angleterre
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Aux Etats-Unis
↓
En Pologne
↓
En Serbie
↓
En Ireland
↓
En Grèce
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Désolé, aucune image en provenance d’Arménie. C’est dire…
15 février 2010
La mariée mise à nu ( ou presque)
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Tous les intervenants sont arrivés ; Denis a prévu de donner des forces à chacun : rien ne manque ! (Nous avions déjà pas mal grignoté grâce aux « amuse-bouche » à l’attrait desquels il était impossible de résister !) Notre Denis a préparé de ses blanches mains une marmite pleine de dolmas, un plat rempli de beureks, et son épouse, fait dorer de délicieux nems, et réalisé pour dessert un crumble aux fruits rouges qui a enthousiasmé, bien plus qu’il n’est décent de l’avouer, nos papilles ! Gérard Torikian, Bénédicte Flatet et George Festa Anh-Dao, l’épouse de Denis, discrète mais efficace nous a abreuvés de café – totalement nécessaire pour retrouver un peu de vivacité après de telles libations ! Gérard Torikian cherche l’inspiration … … et la meilleure posture pour lire son texte … sous le regard dubitatif du Maître .. .. commence la lecture, par Gérard Torikian, d’un extrait de l’oeuvre-totem extrêmement originale qu’est « Poteaubiographie » histoire d’une vie, celle de l’auteur ; on lit de bas en haut ; aucune ponctuation ne vient en aide au comédien. Il lui appartient de trouver ses repères. autre extrait lu par Bénédicte Flatet préparation de l’interview de Denis En partageant cette journée avec nous, tu nous as confortés dans cette idée que nous avions déjà – ainsi que le développera avec beaucoup d’éloquence George Festa au cours de son interview – celle d’un homme dont la vie et l’oeuvre ont été profondément marquées par un héritage trop lourd. Déchirures, doutes, interrogations, tout est dit pour qui sait voir et lire. |
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13 décembre 2009
3 février 2009
Un cercle d’histoires (extrait)
8
pour lequel les hommes se sont écrabouillé la gueule. On a même vu des religions qui n’hésitaient pas à putréfier le grand air que respiraient les naïfs, les sauvages, les nus, pour les phagocyter avec je ne sais quel écrit torturant. Des livres de grand amour, brandis comme des armes à feu et devenus des instruments strangulateurs. Ainsi partaient les Croisés pour délivrer Jérusalem. Lieux saints, quels crimes en votre nom ! Évangile contre Coran. À Malte, les chevaliers cassaient du turc solimaniote. Ils avaient de l’armure sur leur foi. Sacré Nom de Dieu à défendre, mais qui avait dû battre en retraite d’une île à l’autre en Méditerranée. Pendant ce temps, les rats faisaient leur vie du noir profond des cachots. Ils font toujours leurs courses partout où nous agonisons. La terre avait un éclat de cristal et le temps n’était qu’une vague au milieu des vagues. À présent, il s’agit de savoir comment les hommes vont traiter avec les hommes. Les horloges nous engluent dans le criant de nos machines. Les affairés de l’histoire ferraillent avec les pernicieux qui font les parfaits dans une aérienne stagnation de leur esprit. C’est la lutte roseau contre tempête. À qui saura rendre lumineux l’opaque impersonnel qui nous emboîte dedans et dehors. On croit la science meilleure que les puissances intimes. On croit les puissances intimes meilleures que la science. Ce jour-là nous étions quarante à rouler
Pour lire le commencement et la fin du texte voir Un cercle d’histoires