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(Gémissements)
Roubo : Que vous arrive-t-il ? Vous gémissez gravement, on dirait ?
Dotzi : (soufflant et gémissant) Je suis cassé !
Roubo : Allons ! Allons ! Ce n’est pas dans cet hôpital que vous casserez votre pipe !
Dotzi : Puisque je vous le dis …
Roubo : Pour quelqu’un qui voulait mourir ! Vous auriez tort de vous plaindre !
Dotzi : Je vois le monde tomber ! (Il veut crier mais y arrive à peine) J’ai mal ! Je veux mourir !
Roubo : (Il crie) Help ! Hello ! Hou ! Hou ! Infirmière ! Please ! Mon voisin se meurt ! ( Plus bas) J’ai beau presser le bouton d’alerte, c’est comme si je pissais dans un violon ! Ah ! La gueuse ! Ah vous voilà ! (l’infirmière arrive ) Mon voisin se sent mal. Même que l’envie d’en finir le démange.
L’infirmière : Que vous arrive-t-il, monsieur Dotzi ?
Dotzi (souffle et se met au bort du lit. Il respire avec difficulté).
L’infirmière : Restez couché ! Où avez-vous mal, Monsieur Dotzi ?
Dotzi : (Il reste assis au bord du lit et halète) J’en peux plus ! J’en peux plus !
L’infirmière : J’appelle le docteur. Tenez bon !
(Dotzi se tord sur son lit. Il n’arrive plus à respirer.)
Roubo : Tenez bon la vessie jusqu’à l’arrivée du messie.
(Dotzi respire avec difficulté, son souffle émet des râles.)
Roubo : Ça panique du côté des blouses blanches. Soit on vous mène en bateau soit on vous sort de votre galère !
Dotzi : Fin de partie. Mon corps lâche…
Roubo : Mais non voyons !
(Arrivent le docteur et l’infirmière)
Le docteur : Où avez-vous mal, Monsieur Dotzi ?
Dotzi : J’ai mal là où ça veut mourir…
(Le docteur l’examine et prend son pouls)
Le docteur à l’infirmière : Donnez-lui la dose maximum, en intra-veineuse. En espérant qu’il s’en remette.
( L’infirmière le pique tandis que Dotzi gémit toujours)
L’infirmière : Détendez-vous ! Ça va vous calmer !
( L’infirmière et le docteur restent un moment, tandis que Dotzi s’endort. Puis ils s’éloignent.)