(On entend piailler un bébé)
Sako- Vous avez entendu ?
Gago- Ça vient d’où ?
Dodie – De la forêt il me semble.
Sako – C’est ça, un enfant d’homme nourri par une louve. Non, ça vient du côté ville.
Gago- S’il pleure, c’est qu’il doit savoir dans quel merdier il est tombé, le pauvre.
Sako – Au moins, Dieu lui aura épargné d’être élevé par nous.
Gago – En tout cas, il est précoce le petit. Nous, nous avons mis des années avant de savoir.
Dodie- A moins qu’il ne pleure de joie.
Gago- Dans ce cas, c’est pathétique.
Sako – Tout simplement, il pleure pour se faire les poumons.
Dodie- C’est mécanique alors.
Gago- Nous avons tous crié à cet âge.
Dodie – Vous aurez beau dire, ce cri de bébé dans un monde fou, c’est comme un coup de pistolet tiré par l’innocence sur la bêtise généralisée des hommes.
Sako – Rien que ça ?
Dodie – C’est ce que ça m’inspire. On fait ce qu’on peut…
Gago- Je pense plutôt qu’il pleure à l’idée de ce qu’il va lui arriver.
Sako – Sa mère lui aura transmis ses peurs. Merci maman !
Dodie- Tiens, ça s’est arrêté.
Gago- Brutalement.
Sako – Et si ?
Dodie – Vous croyez ?